dimanche 25 janvier 2009

elles...


Quand elle arrive, tout le monde la regarde. Ce n'est pas qu'elle soit jolie, mais sa cape fouette le sol avec violence -et puis, elle parle fort.
Elle n'hésite pas à s'imposer, elle n'a pas peur, peur de cet inconnu de la faculté, peur des autres qui ne lui ressemblent pas, peur de ce qu'elle va devoir apprendre. Assurée d'avoir sa place puisque les autres n'existent pas.

Ses bottes sont usées comme il faut; elle prend soin de ne pas sourire -un peu comme les top des podiums. Le regard un peu blasé ou triste, si souvent silencieuse qu'on se demande même si elle a su parler un jour. Toujours seule, à peine rêveuse, alors que les beaux jours appellent par les fenêtres, comme le ciel grand et bleu ou les oiseaux heureux.

Elle aurait aimé se sentir un peu plus française. Sous ses accents coréens qu'elle a tant de mal à dissumuler,ces mots français ont un charme précieux : elle aime ces mots ronds, parfois rapeux en bouche qui deviennent de ses lèvres des pépites qu'on ne comprend pas toujours.

La fac illuminée ce matin accueille ses pas doux et légers. Discrète. La cape bat le carrelage brillant, encore humide de javel. La jupe froissée comme son visage embué, le sourire envolé.

Il est l'heure j'ai entendu dire. Alors je les suis.

5 commentaires:

  1. gare aux fouets de la cape quand même :)

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  2. j'entends les claquements de la cape, à moins que ce ne soient les clacs des bottes sur les trottoirs gelés. j'aimerais beaucoup la croiser pour lui offrir un sourire...

    véro

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  3. Mince, message effacé...

    je reprend...

    un immense plaisir à suivre la sardine rouge, des univers, des dessins, une sensibilité, des atmosphères et des personnages que nous aimerions croiser tous les jours...

    vite, vite une édition!!

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  4. Et ce passage à la télé, ce dessin dans télérama... j'ai tout loupé, où est-ce, ou peut-on trouver cette publicité qu'une timide et humble personne comme toi cache?

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  5. vanessa : le dessin dans télérama illustrait un article sur les écoles d'art dans le numéro spécial BD (festival d'Angoulème).
    pour ce qui est du passage télé, rien de glorieux, juste pour parler de notre boîte à sardines...

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